N’ayant pratiquement pas couru de la semaine, et bien peu auparavant, je cherchais comment rattraper le retard de préparation pour le semi de Boulogne. La solution (du moins je crois) était de faire du kilomètrage. C’est pourquoi, samedi soir, je me décidais sur un coup de tête à faire le trail des 7 hameaux, un des trails proposés par le club qui se déroulait sur les chemins et sentiers du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse.
Me voilà donc au départ, à Magny (78) . Entre le 14 ou 27km, même pas peur, je choisis le 27km. Au milieu de coureurs avec sacs à dos, gourdes et ceinture chargée de gels, je me sens un peu comme un touriste, moi, rien dans les mains, rien dans les poches..
Un trail, c’est monter, descendre dans des chemins de terre, et comme Samedi il avait plu, j’ai eu l’idée de partir avec mes pointes de cross. Cela ne devait pas être trop l’habitude car j’étais le seul dans ce cas…et hop c’est parti !! 27km de cross !! Sur les 300 premiers mètres en centre ville, sur le bitume, les pointes résonnaient comme des sabots de cheval…
Le trail, on dit que c’est la nature, la liberté…mais voir autant de monde à courir sur les chemins démystifie un peu cette idée, car au premier passage étroit, il a fallu faire la queue pour passer, la queue en pleine campagne…
Je suis parti prudemment, sachant que j’en avais pour 2h15 – 2h30 de course et surtout 700m de dénivelé positif. Les cotes et bosses sont précocement arrivées sur le parcours, et la fatigue au fur et à mesure s’est installée. En campagne, pas de repaire kilométrique, et sans GPS, on estime la distance en fonction de son état de fatigue. Quand la bifurcation 14 ou 27km s’est présentée, je n’étais encore pas trop mal, et je voulais du long…donc j’ai poursuivi mon parcours du 27km, mais un quart d’heure plus tard, après encore…cotes et re-cotes quand un signaleur m’indiquait que j’étais environ au 12ème km, j’ai commencé à regretter la bifurcation…long, j’en voulais, je ne croyais pas si bien dire…
Un traileur, du moins ceux avec qui j’étais, ce n’est pas très rapide, par contre se sont de vrais diésel..sur le plat ou dans les descentes je prenais largement l’avantage sur eux, et aux sommets des côtes ils étaient toujours là…
Faire des trails pour voir la nature, oui…mais l’on regarde surtout ce qu’il y a au sol, ronces, boues, racines, arbres, branches.., du moins dans mon état de fatigue, le paysage, peu, ou alors sur les parties plates. Quand la fatigue est là, on a du mal à lever les jambes, la foulée est plutôt rasante, foulée rasante avec des pointes…je ne compte pas les chutes ce dimanche, 8, 9 ou 10 fois je me suis retrouvé les mains aux sols ou en roulé-boulé au milieu des coques de chataignes…
J’ai apprécié le seul ravito au 17ème km, même s’il n’y avait que de l’eau plate, du cake.. et des morceaux de sucre, j’ai du y rester 5 bonnes minutes, j’étais épuisé, déjà deux heures de courses..et il en restait encore 10, encore une heure de course ??..
J’ai fini la dernière partie tant bien que mal, comme j’ai pu, même que mes derniers compagnons de route étaient des ramasseurs de champignons…. Après un dernier kilomètre au milieu des pelouses du centre ville pour échapper au bitume, j’avais encore un peu de force pour encourager un coureur marchant à finir fièrement en courant.
2H58’ pour ces 27kms… 140ème sur 239 arrivants…le panier de champignons est plein…
Bravo Yves!!!! tu seras bien à Boulogne ;-)) Prends les baskets...
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