Une Sabrina, c’est d’occasion, ça coince et ça couine, ça ne vient pas souvent sur la piste des étoiles pour préserver ses genoux. Du coup pour tout le monde puisse suivre ça nécessite un Flashback :
Après une rentrée à velléités de course, je sens un comeback de syndrome rotulien fin décembre et mes genoux limites.
Mes vacances tombent à point pour embrayer sur une coupure de 15 jours, je me farcis deux dizaines de séances de kiné en isocinétique, je calme la course à pied et j’étanche ma soif de compétition avec mon joker pratiqué en 2011 : la marche athlétique, me dandinant frénétiquement dans mon maillot orangé aux foulées du 8ème !
Sans juge la marche c’est rigolo, je peux dépasser quelques coureurs, je rigole nettement moins 1 mois plus tard avec un championnat en 3 tours de 3000 m marche indoor. Bonne expérience mais j'y vois vite mes limites : 1 a 2 séances par semaine me restreignent techniquement, et à vouloir aller plus vite que la musique, je stresse face aux implacables cartons rouges des juges, me fait sortir aux championnats d’île de France, me déplace le bassin et me fragilise un adducteur….Tandis que les genoux eux vont mieux….C'est le moment de revenir à la course !
Acte 1 : 11 mars / La Putéolienne / 4 km
Claire, étoile très discrète sur la piste Paul Faber, mais néanmoins dévouée et assidue en dans son entrainement, m'a proposé cette course et moi j'ai dit OK rien que parce que le nom m'amuse. Je me sens très putéolienne, et c'est toujours plus motivant que de cavaler comme une possédée dans des séances solitaires.
Nous rappliquons sur l'île de Puteaux, le paradis des sportifs de l'ouest parisien. Un p’tit footing et La course est annoncée dans 10 mn. Chlore et moi faisons encore quelque centaines de mètres pour découvrir avec horreur que toutes les filles sont prêtes à partir et le starter imminent...Nous sprintons comme des dindes effarouchées pour se faire une place au premier rang. Paf c'est parti, au moins on est chaudes !
Je valais 15 km/h sur 5 en novembre, je me sens manquer de vitesse donc ce sera toujours 15 km/h pour 1 km de moins. Je pars presque raisonnablement derrière 10 filles en maillot de club...Hého c'est pas un sprint ! Même en suivant de loin j'ai 10 secondes d'avance en 400 m.
Claire est pas loin derrière moi. Je grignote une à une les trop ambitieuses...me voilà seconde et fort guillerette dès le 2ème km tandis que nous tournicotons sur l'île. La première femme, la seule partie dans son allure, est intouchable (une ancienne haut niveau qui doit plus s'entrainer trop mais...). Hop un demi tour et je croise la tête réjouie de Claire de me voir seconde femme. Jusqu'au 3ème je gère super bien même si c'est dur. Et puis à 500 m de l'arrivée, parcours mal repéré et gros coup de fatigue en voyant le tour de stade oublié à faire. Je vois mes secondes d'avance s'évanouir, je me dégonfle et je sens une fille derrière moi. Elle est plus jeune. Et moi en ce moment je doute, je me trouve moins explosive sur les fractionnées, je les subis davantage. Je crains son finish. Je me dégonfle à l’entrée un peu montante du stade, je marche 5 secondes à 300 m de l'arrivée. Je lui offre la 2ème place sur un plateau, pour finir en 16mn04.
Ma réaction me surprend, mais je me contente de mon joli bouquet de fleurs de 3ème et d'une superbe récup à la piscine de Puteaux (Olympique, extérieure, à l'ozone, archi chère.....), et le chrono n'est pas mauvais non plus.
J'avais pas mon maillot, oui je sais c'est mal Claire a son maillot, c'est bien...
Mais je l’ai remis sur le podium !
Acte 2 : 24 mars /10 km de Nogent sur Marne
Vous savez tous et toutes ce que ça fait de se préparer 8 semaines pour faire son RP et arriver sur la ligne de départ le jour J avec une énorme crève avec mal de tête, le nez en remake Niagara, les yeux façon lapin russe, et la respiration vilaine ?
C'est ch…. mais c'est comme ça. Je ne suis pas venue pour rien car Je croise l’étoile Romain fort bien placée dans le peloton de tête sur le semi-marathon. Place au 10 km ! Je papote et ronchonne sur mes petits maux avec des potes, ferai, ferai pas...je pars quand même dans l'objectif 4mn10, un peu vite d'ailleurs. Je respire mal, j'ai mal à la tête, je supporte mal de voir les secondes perdues s'afficher sur mon chrono, j'ai beau m’évertuer à penser à ma veine d’avoir des jambes qui cavalent, de pas être VRAIMENT malade ou je ne sais encore quel autre sermon intérieur, je craque au 3ème km et je décide de pousser l'allure tant que possible jusqu'au 5eme pour transformer ça en séance qualitative. Puis Je finis en footing. Je vais m'affaler chez les bénévoles osthéo pour me faire papouiller. J'ai beau avoir l’ excuse de la crève, je me déçois quand même. J'en oublie même de féliciter Claire au téléphone pour son 43mn04 à Cherbourg. Elle me fait remarquer mon impolitesse, je ne suis pas fière, elle a raison.
Je ne sais plus si c'est le mental ou le physique qui fait défaut, mais il y a un problème, et si problème dans ses loisirs, Oulala faut pas trainer : De retour chez moi je me secoue : ce n'est pas parce que je fais peu de courses pour préserver mes genoux -qui vont ce jour là pas si mal- qu'il faut focaliser excessivement sur la nécessité de les réussir. je coche une course moins roulante 7 jours plus tard où il y a de sympathiques étoiles à observer : La foulée meudonnaise. Je décide au passage d'abandonner mon mp3 dont je ne me passe plus pour les courses, et je me jure de ne plus regarder le chrono.
Acte 3: 1er avril / la foulée Meudonnaise / 10 km
Pour le coup, j'y vais à la cool ! Je tousse encore un peu mais je vais mieux. Je retrouve Charles, l’étoile qui claque un 10 km en 37 mn et des brouettes sans se prendre le chou et en se marrant tout le temps… J’en prends de la graine ! Baptiste, Patrick, Yves….près de 10 étoiles sont là. Le départ est lancé. Une vraie belle côte comme prévu au 1er km, Pas de mp3 comme promis, de jolies voies dans la forêt meudonnaise. Par contre le chrono reste un peu addictif . Je le regarde moins, mais les secondes de retard qui s'affichent a partir du 5eme, quand je les vois, j'aime toujours pas. Je vois 2 étoiles passer, Tudual et Mark Henri je crois, et je n’arrive pas à les accrocher…
Le parcours arboré un peu trop calme anesthésie ma compètitivité, et Je m’énerve de ralentir. Jusqu'au 8ème km je suis seconde, puis je me fait bouffer par une vétérane qui court crescendo et en toute maîtrise. Pas terrible pour garder le mental solide. À 500 m de l'arrivée, je vois Sophi qui m'encourage, et qui après s’être farci finger in the noze sa sortie longue Paris J-15, trouve encore l’énergie de cavaler avec moi. Mais je fais ma tête des mauvais jours, Je me retourne et vois une jeunette que j'ai dépassé au 2ème derrière moi, et là Patatra, je refuse de le battre avec elle. Je marche et la laisse passer, la jeunette en est toute éberluée, et Sophi aussi, toute désolée même....5 secondes à marcher,
Je me ressaisis et sprinte, et regrette aussitot ma déconfiture en voyant le chrono à l'arrivée : 42mn39, pour du pas hyper roulant et quelques secondes de marche, franchement y'a eu pire, c'est mon 2ème meilleur chrono, avec une place de 2ème V1 en prime.
Les vétérans récompensés ! a suivi une grande discussion sur le potentiel décoratif du trophée de course, grandement prisé par Yves :0)
Je suis rassurée sur le physique, mais mon mental me perturbe. Ok je manque clairement de soutien d'allure 10 km sur la fin de parcours, mais marcher chaque fois qu'une plus jeune rapplique, surtout quand on a des qualités de sprinteuse pour finir, est un problème à résoudre et une période loufoque, mais néanmoins délicate, à passer. Alors promis, ça ne m’arrivera plus, où alors vous avez vraiment le droit de m’engueuler !
Sabrina