Nos nouvelles recrues des Etoiles du 8 font déja des exploits !! Arnaud et François en individuels et Rémi relayeur dans une équipe de 3 ont parcouru 70km dans le froid, de nuit et en grande partie en nature entre St Etienne et Lyon.
Bravo à nos nouvelles Etoiles pleines d'avenir !!
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Arnaud et François
Trois illuminés sur une course bien givrée !
Pris un peu sur un coup de tête, nous avons décidé de nous inscrire à la SaintéLyon en septembre. Étant Lyonnais j'ai depuis mon plus jeune âge entendu parler de cette course.
Nous voilà arrivés à Lyon puis à St Etienne pour le départ de la course. François et moi sur le 70kms solo et 3 autres amis en relais à 3.
Nous avions décidé de rester au maximum ensemble avec François. Tous les entraînements et les courses déjà effectués ensemble nous ont prouvé que nous avions le même niveau.
Les premiers kilomètres sont rapides. Malgré le froid, Les sensations sont bonnes. Les 7 premiers kms de plat sont vite terminés et commence alors la montée. Les premières difficultés apparaissent ; route verglacée, chemins enneigés...
La course s'annonce dure. Elle le sera. Pendant 20kms nous progressons à un rythme élevé dans la neige. Nous tâchons de rester bien sur le seul chemin praticable et « damé » du sentier. De chaque côté nous avons facilement 30cm de poudreuse… Nous avons de bonnes sensations, même si je crains de ne m'être pas assez couvert lorsque nous passons sur les crêtes enneigées et exposées au vent. Le froid est tel que l’eau de mon kamelback a gelé peu après le départ. Il faudra faire sans pendant toute la course. Heureusement que François a réussi à garder au chaud son eau. Il y aura laissé ces gants dans l’affaire cependant.
Kilomètre 20, kilomètre 30, tout se passe parfaitement pour le moment. Nous prenons le temps de nous ravitailler. Dès que nous sortons des ravitos, nous sommes totalement congelés. Le plan se déroule bien et nous sommes sur les bases de 7h. Peut-être un peu trop rapide. Nous sortons maintenant des chemins enneigés, mais ce qui attend est pire. Le verglas. Plusieurs chutes à mettre à notre actif dont on se serait bien passées... Nous repartons à chaque fois, un peu énervés et secoués.
A partir du km 40, la course se durcit vraiment pour moi. Les jambes deviennent dures, le crâne me semble congelé par le froid, le manque d'eau se fait sentir. Rien ne s'arrange lorsqu'en suivant un traileur nous faisons 1km de trop en nous trompant de chemin. Psychologiquement c'est dur et il faut se remettre dedans rapidement. Les pensées ne doivent pas divaguer. Rester concentrés et motivés sera notre grande force. Le fait de courir tous les 2 est absolument génial. On se motive, on se "tire", on s'entraide. Ça sera comme ça jusqu'à la ligne d'arrivée.
A
22kms de l'arrivée, lors de la prise de relais du dernier relayeur
de notre groupe d'amis, nous ne faisons déposer par Rémi. Nous le
reverrons qu'à Lyon... Il fait un peu moins froid maintenant, mais
le terrain est très boueux. Nous tentons au début d’éviter les
grandes « flaques » de boue mais c’est un bel échec !
N’étant plus dans le tempo pour arriver avant 7h à Lyon, nous voulons terminer en moins de 7h30. Nous prenons donc presque 10 minutes au dernier ravitaillement à 10kms de la ligne d’arrivée, pour reprendre des forces pour la fin qui est difficile et interminable.
Les derniers kilomètres sur les quais de Saône puis du Rhône nous paraissent infinis, mais nous gardons un rythme relativement élevé (12.5km/h). Ces derniers kms sont tout au mental, le corps nous faisant mal un peu de partout. Pas sûr que j’aurais terminé en courant (aussi vite) si François n’étais pas là ! Nous arrivons finalement ensemble dans la Palais des Sports de Gerland. La sensation est énorme. Je stoppe ma montre : 7h28 ! On l’a fait ! Quel bonheur.
Nous retrouvons Rémi et ses deux coéquipiers qui sont déjà arrivé il y a 40 minutes… Superbe performance d’eux aussi.
Nous nous classons donc 144e et 145e de la course sur 6000 partants en solo. C’est aussi ma dernière course en tant qu’espoir. Je termine par une 3e place espoir sur cette SaintéLyon.
Merci à tout le club pour vos encouragements et vos félicitations !
Arnaud et François
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Rémi: Voici un petit récit pour donner un point de vue d’une SaintéLyon en relais, notamment à travers mon regard, dernier relayeur de mon équipe.
Minuit : Ca y est, nos amis François et Arnaud sont partis, ainsi que notre 1er relayeur, un habitué de la course (3 courses solo à son actif). Il part pour une distance de 19km que nous estimons à une durée de 2h environ. En blouson, il fait très froid, et nous nous demandons avec Nicolas (le 2ème relayeur) comment font-ils pour tenir avec seulement deux ou trois couches !! Sur ce, nous nous déplaçons vers notre premier point de relais sans tarder.
2h : Nicolas est désormais fin prêt à parcourir ses 28 km, il fait -4°C et il y a un vent à décorner les bœufs. Le relais se passe sans encombre, néanmoins nous nous rendons compte que notre premier relayeur s’est ouvert le front en glissant sur une plaque de verglas. Un bel œuf sur le crane mais rien de grave. Nous nous dirigeons tranquillement vers notre deuxième relais. Pour ma part, je suis frigorifié de la tête au pied malgré les 4 couches que je portais, et la fatigue n’arrange rien. Je n’ose pas m’endormir, de peur d’être encore plus gelé et engourdi qu’auparavant.
4h : Nous recevons un appel de Nicolas, nous nous attendons au pire (blessure, coup de pompe). Heureusement, il nous dit que tout va bien et qu’il lui reste une dizaine de km à parcourir. Dans quelques minutes, il va être temps pour moi de me préparer.
5h : Nicolas arrive, épuisé par son relais très technique, et nous sommes dans les temps pour battre notre objectif de temps qui était de 7h. En partant pour mes 23km, je croise Arnaud et François qui sortent du ravitaillement, je reste un petit peu, je les encourage de vive voix, et je pars sur les chapeaux de roue. Dans ma tête je me dis que je dois faire le meilleur temps possible, et que je donnerai tout. Les descentes dans les chemins caillouteux et boueux me donnent peur pour mes chevilles (tendances aux entorses). Je ne ralentis pas pour autant, je me concentre au maximum sur ce que je vois avec ma frontale.
Les km s’enchainent et je me mets à suivre un premier lièvre, qui me distance quand nous arrivons sur les routes. A un moment j’aperçois la montée de Beaunant, je me dis que pour une course en relais, la gravir en courant n’est pas en option. Je réussis mon défi, mes tendons me font mal mais je suis content quand je me rends compte qu’il me reste du souffle et du cœur pour l’arrivée sur Lyon. Je me trouve un second lièvre, et je me surpasse pour le passer et le semer à 4 km de l’arrivée. Ma respiration devient saccadée, le parcours le long du fleuve me semble interminable !!
Je passe sous la ligne d’arrivée, je regarde ma montre : 1h50 !! (12.5 Km/h en moyenne), ce qui nous mène à un temps total de 6h50, le 26ème temps / 226 équipes en trio, une belle performance qui nous donne le sentiment du devoir accompli.
Rémi