Quelques semaines sont passées, et me voici maintenant devant mon écran pour vous raconter mon aventure Italienne. Je suis un peu désolé de mon retard mais voilà suis peut être et sans doute encore sur mon petit nuage du coup, je ne voulais pas bâcler mon récit.
Voilà après une ultime grosse séance du dimanche, ma dernière semaine se lance… Là tout se cumule, fatigue, joie car le marathon approche, pression également car il ne faut pas oublier que mon dernier marathon (New York) a été un réel échec. J’ai en effet un renfort de poids pour Rome, d’avoir mes parents autour de moi. La famille est vraiment très importante ; il me manque juste ma copine et tout serait au top.
L’avion doit décoller le vendredi matin, nous avons choisi avec mes parents de partir sur 4 jours, histoire de visiter et profiter autrement. Et oui la course à pied c’est aussi cela pour moi. Une façon de voyager et de partager. L’hôtel est situé pas très loin du centre ville, la première journée est dédiée à la visite de la ville, et au retrait du dossard au village marathon. Quelques heures après notre arrivée, je suis déjà imprégné par mon marathon J-2. Difficile de se préserver, de se reposer avant un marathon, dans une ville comme Rome …. Le village marathon, me donne déjà envie d’en découdre avec le sol Italien, j’adore l’esprit qu’il y règne ! Dossard 663…
Nous reprenons le chemin de l’hôtel, par le Colisée ; là, les installations sont déjà en route. Nous croisons des centaines, des milliers de personnes ; la plupart des marathoniens comme moi. Comment je les reconnais ? Par le sac à dos du marathon sur lequel on retrouve le dossard mais même sans cela…… aux chaussures… L' oeil du spécialiste ne trompe pas. Nous rentrons après une journée bien remplie, petit passage à la fontaine de Trèves et direction la trattoria qui nous servira de cantine pour le weekend. Là je retrouve, toute la saveur italienne dans mon assiette. Sans faire de grands tests, je sais que je mange bien et là est bien le principal.
Après une bonne nuit, un bon petit déjeuner nous sommes à J-1. J’ai peur, l’appréhension de la compétition approche. Visite encore et encore mais est-il utile de vous préciser où sont réellement mes pensées. Effectivement, j’ai suivi une préparation sérieuse mais vous savez bien que seul le jour J parle. Visite le matin puis repos et reprise de forces l’après midi. Une bonne sieste remet mon corps dans le sens du marathon. Reposé, je suis prêt à prendre le dernier repas du soir. Pasta Bianca avec un tiramisu maison en dessert. Retour à ma chambre, là je prépare mes affaires. Le numéro 663 sur le maillot des étoiles me donne déjà des frissons… Je sais que je vais faire un beau marathon avec cela. Partir dans cet état d’esprit m’aide, après quelques textos au coach, je m’endors.
Il n’y a plus qu’à. Le levé se fait tôt, gâteau sport avalé, déjà en tenue, je suis prêt à partir … direction le départ ! Le temps est beau mais il fait froid et il y a du vent. Le métro est noir de monde. Différents déguisements, font voir la course pour certains autrement. La couleur de sas est Orange… décidément cette couleur me poursuit et je trouve cela plutôt agréable. Je ne veux pas être en retard et à peine le sas ouvert, j’abandonne lâchement mes parents. Il est à peine 8h et le départ se lance à 9h10, de longues minutes qui n’aident pas, en plus de la fraicheur matinale. L’hymne national italien retentit, les chants autour de moi me donnent le frisson car il ne faut pas oublier que mon sang est aussi Italien.
Bon allez, laissez moi partir ! Des semaines que je travaille dur pour cela, des semaines que j’échange avec Olivier sur mon programme d’entrainement, des semaines que je ne pense qu’à cela et que j’ai besoin de me venger de ma déconvenue américaine. Le départ est enfin, lancé beaucoup de monde au départ … Pas idéal pour me lancer dans les meilleures conditions. Les premiers kilomètres sont difficiles, le parcours ; des pavés, pavés et pavés.
Là je commence réellement à douter sur mon souhait de performances par la difficulté. Cependant le bitume reprend le dessus et je croise mes parents autour du 10ème kilomètre. Ma mère me demande « ca va ? » je n’ose pas encore lui répondre et lui fait un petit sourire mais sans conviction car je ne suis pas encore en grande forme. Le diesel est en moi messieurs, dames.
Mes souvenirs de parcours, sont les suivants la beauté du cadre, la difficulté du pavé, vent de face et je dois l’avouer de la solitude qui s’est finalement intensifiée au fil des kilomètres. Je garde en tête le conseil du coach de ne me préoccuper que de moi. Mon Garmin affiche des temps de passage respectés. 1h29 au semi, je suis bien… les jambes commencent à être lourdes mais je me fais mal, je me rattache à toutes sortes de pensées et de motivations. Mes parents, ma copine, les étoiles, le coach… l’effort est en moi. La fin du parcours est en centre ville, tous mes collègues de course sont arrêtés et moi je continue, j’accélère même. Mon père me crie « allez Romain tu es en moins de 3h » Le dernier kilomètre n’est plus loin, une dernière ligne droite et voilà le contrat est rempli 2h57 corrigé à 2h56. Le contrat ou plutôt mon objectif est accompli avec au passage un second semi en 1h27. Je suis tellement heureux que les larmes de joies sont difficiles à retenir. La vie de tous les jours n’offre pas de si beau cadeau que celui que je viens d’accomplir en ce 20 Mars 2011.
Après l’effort, le réconfort maintenant au programme restauration et détente en visite. Direction le Vatican le lendemain pour finir notre séjour en beauté. La redescente sur terre est beaucoup plus longue que le vol retour Rome-Paris.
Je suis aujourd’hui toujours sur un nuage et ai hâte maintenant de reprendre la route d’un bel objectif qui sera de décrocher un chrono de 2h50 sur le marathon de Berlin en Septembre. Nous verrons car comme pour toute préparation il faut repartir de plus belle. Rome étant mon sixième marathon, je suis maintenant conscient d’avoir abordé et pris le départ de manière différente pour chacun de mes marathons.
Merci encore à vous toutes et tous qui m’ont soutenus.
Amicalement
« il PIZZA des étoiles »
Récapitulatif :
Position : 208 / 16000 participants, Position Homme : 192, Position Catégorie Sénior : 51
Dossard : 663, Temps : 02 : 57 : 01 corrigé à 02 : 56 : 46