Deux étoiles du 8eme, parmi les 11 600 coureurs, s’alignaient sur la SaintéLyon 2011. Un périple nocturne de plus de 68km à travers les monts du lyonnais !
Préambule :
Adrien : Prendre le départ d’une telle course sans avoir de préparation spécifique, ni vraiment savoir ou je mettais les pieds, n’était pas une mince affaire mais bon, en regardant les photos, les vidéos et les témoignages des finishers des années précédentes je voulais absolument vivre une telle expérience, d’autant plus que Romain sera également de la fête alors on ne pense à rien et on profite à fond du voyage !!
Romain : Après l’épisode de 2010, sous la neige… que pouvait bien t-il me motiver à refaire une nouvelle STL ? Adrien avec qui nous avions déjà comme objectif commun, le marathon de Berlin, me dit : il faut que tu fasses la STL en 2011! Du coup, ne voulant pas répondre non et connaissant déjà un peu le challenge, je décide de retourner sur cette fin d’année affronter le bitume et les chemins lyonnais.
Ma troisième participation est alors lancée… je suis quelqu’un qui réfléchi beaucoup voire trop « a en énerver même mon coach par moment » mais étant d’un caractère assez réfléchi, rien ne se projette au hasard, dans ma petite tête de runner. Je ne viendrai pas sur cette STL en spectateur et pourtant le débriefe me montrera que je n’ai pas été si sérieux que cela dans ma préparation.
L’avant course:
Adrien : Samedi 20h, nous arrivons au parc des expositions de Saint-Étienne, la tension monte, les visages à 4 heures de la course sont déjà fermés tout le monde est très concentré, nous rencontrons de nombreux visages connus, les coureurs parisiens étaient venus en nombre pour participer à la fête !
Très vite le moment est venu de rejoindre le chaudron de Geoffroy Guichard pour commencer la course. Le temps n'est pas trop clément, pourvu qu'il ne pleuve pas pendant toute la nuit, tant pis, si c'est le cas, on fera avec.
Romain: Cela commence mal pour moi car quand je pars de chez moi pour rejoindre La Defense, pas de bus du coup un peu de marche pour changer, direction Gare de Lyon, TGV ou les trailers se repèrent facilement. Entre temps, au programme je rejoins Adrien chez ces parents et quel accueil ! Comme si j’étais de la famille.
20h, l’objectif se rapproche, passage aux dossards, quelques photos, un point Facebook, et on éteint tout ! Je rentre dans ma bulle, Adrien l’a bien compris et me laisse en discutant avec Stéphane qui sera pour le début de course notre compagnon de route.
Le départ et les premiers kilomètres (jusqu’au premier Ravitaillement de St-Christo)
Adrien : Voilà c’est parti !! Les premiers mètres et même les premiers kilomètres sont rapides, Romain et Stéphane à côté de moi sont tous les deux très concentrés, Quant à moi, je profite de l'instant présent et je me fais plaisir !
En sortant de Saint-Étienne, La première montée est en vue, les frontales des coureurs s'allument presque en même temps, il n'y a plus un seul bruit dans le peloton... on avance dans les terrains boueux, complément détrempés avec une allure rapide, je suis toujours dans la foulée de mes deux acolytes, tout va bien.
Le ravitaillement de Saint-Christo se profile, il est temps de manger un peu et de charger le Camelbag pour la suite. Malheureusement pour moi, je perds Romain dans la bagarre, je ne le reverrai qu'à Lyon... (moi qui n'aime pas trop courir seul, je vais être servi ! ), c'est à ce moment précis que la pluie cesse, le moral remonte, on continue !
Romain : Minuit, le départ est lancé, nous sommes plutôt pas mal placé sur la ligne, le but étant de ne pas perdre Stéphane et Adrien, je me retourne souvent, non pas que je vais plus vite qu’eux mais pour rester avec eux ! Nous tournons à 11, 12 voire 13 km/h de moyenne. Pluie + bitume pour le moment, les jambes ne sont pas au top mais il y a pire. Avec la masse de coureurs au début je suis en mode économie, je garde le souvenir de ce parcours et sais que tant que la première montée sur terre ne se profile pas, la course n’est pas lancée.
Pour le moment, pas mal de monde de toute manière il faudra s’y habituer jusqu’au second ravitaillement. Saint-christo, je suis avec Adri, cool, Stéphane peine et lâche prise mais le connaissant je sais qu’il doit savoir ce qu’il fait. Je comprendrai plus tard que ce n’était pas sa nuit ! Abandon pour lui mais je suis sur qu’il reviendra en 2012 encore plus fort ! C’est un mec top et au passage un ultraman comme j’en connais peu ;-)
Ravito pris, Adrien me demande de l’attendre car il doit recharger son eau… du coup j’en profite pour faire une pause et Stéphane m’appelle, je me dis qu’Adrien doit être avec, alors je repars.
Stéphane rejoins mais pas d’Adrien… arf j’espère qu’il ne m’en voudra pas mais la je comprends que la STL 2011 se terminera sans lui.
La suite de la course : De Moreau jusqu'à Soucieu (45eme kilomètre) :
Adrien : On ne m'avait pas menti, le balai des lampes frontales est magique, il n'y a pas un bruit autour de moi, les coureurs sont tous hyper-concentrés pour progresser méthodiquement dans les nombreux passages boueux. L'ambiance est formidable, très différente de ce que je connaissais jusqu'ici, j'adore !
Au point culminant (Moreau (km20 et 865m d'altitude), la vue sur les lumières lyonnaises est magnifique, mais je n'ai pas vraiment le temps de profiter du paysage, il faut vite se relancer, le chemin est encore long. La SaintéLyon est composée de 50% de route et 50% de "chemins" à la place de chemins je préfère "glaises" tellement les pas sont difficiles, il faut faire aussi très attention à ne pas se prendre une immense flaque d'eau dans les pieds. Malgré ce terrain plutôt difficile j'avance en restant dans la roue du coureur devant moi, le silence est plus que jamais présent, tout le monde est dans sa bulle.
Romain : Second ravitaillement, je ne traine pas, prends de quoi manger et repars en marchant car je sais déjà ce qu’il y a ensuite … des côtes ! Alors bien le temps de reposer le rythme et de prendre les fameux gâteaux au chocolat que j’avais tant apprécié en 2010. Ma course est partie, j’augmente la cadence sans trop m’enflammer, mon ventre commence cependant à faire des siennes et je dois m’arrêter (4 à 5 arrêts sur la course). C’est un véritable problème chez moi que je vais devoir soigner pour 2012 et l’objectif de New York.
Pour en revenir à ma course, je l’analyse différemment que mon ami Adrien mais je reste cependant toujours sous le charme des ballets de lumières. Cependant une image me revient ce panneau : arrivée: et oui Romain encore un Berlin à te faire !
De Soucieu jusqu'à Sainte Foy ( Du 45 au 58eme kilometre) :
Adrien : Au 42ème kilomètre, ça va encore, je tiens toujours le choc, c'est maintenant que commence l'inconnu, c'est également ici que les galères arrivent, comme si mon corps me disait: "on arrête les frais, à partir d'ici je ne connais pas, je ne veux plus continuer". J'essaie de ne pas trop penser aux 26 prochains kilomètres et surtout de rester concentr sur les kilomètres qui me séparent du prochain ravitaillement (sur la Saintélyon on ne compte pas en kilomètre mais plutôt en ravitaillement).
Une fois à Soucieu, il fait presque jour, je galère énormément, ça tire de partout, je vois au loin encore une grosse montée, parfait, je vais pouvoir marcher un peu !
Au ravitaillement je sors mon portable et me remotive en regardant tous vos messages d'encouragement (pendant quelques instants je n'ai plus mal aux jambes), ce moment d'euphorie retombe très vite et j'ai de nouveau mal aux jambes en sortant de la tente !
Romain : Ensuite ma course se base sur des images de mes deux anciennes participations ; en quelque sorte une certaine expérience s’acquière. Je reste sur mon tempo de 11Km/h à la Garmin et même si je suis seul, je passe plus de coureurs que je ne me fais doubler donc c'est rassurant. Étrange car même les relais ne me suivent pas… une comète orange se rapproche de Lyon les amis. Trêve de plaisanterie, je fais moins le malin avec toute cette boue et mon bidon qui me travaille dans tous les sens !
De Sainte Foy les lyon jusqu'à l’arrivée à Gerland :
Adrien : Vers Sainte Foy il fait vraiment jour, j'en ai plein les bottes au sens propre comme au figuré, mais je n’abandonne pas, j'appelle mes parents qui sont étonnés de me savoir encore en course (à un précédent check-point ma puce n'avait pas marché et mes temps intermédiaires ne s'affichaient plus) je leur dis qu'il me reste 10kms et que je devrais être à Lyon dans une heure environ ... quelle erreur de jugement, il me faudra en fait une heure trente pour rejoindre l’arrivée.
J'alterne entre marche rapide et très lente, depuis longtemps je ne peux plus courir, mais j'avance, c'est le principal! Enfin je vois Gerland, mes parents sont la pour m’encourager et me motiver sur les derniers mètres que je dévore à 20km/h (enfin dans ma tête, en vrai je suis à 7km/h et c'est déjà rapide pour moi). Ça y'est c'est fini, je peux enfin me dire que je suis finisher de la Saintelyon !! Quel bonheur !!
Romain : Dernier ravitaillement, la première année que j’ai fait la STL, j’avais dit à voie haute « mais tu es vraiment dingue mon garçon » ; un monsieur m’avait alors répondu mais non allez plus que 10Km.
6h50 plus ou moins, là je me dis c’est dans la poche ton objectif se rapproche mais non -7h impossible, je
pense au 7h15. Après le dernier ravitaillement un mur de chez mur comme toutes les années se profile, tout le monde marche (même les premiers ?). Et là ma course bascule, cela devrait être un bis repetita de 2010, à savoir finir fort (car la neige m’avait permis de rester en sous réserve toute la course) et non mon ventre me tort de douleur. Ma sangle abdominale ne répond plus, je n’avance plus. Marche au programme, mais mon orgueil ne me fait pas céder à l’effort, je reprends la course sauf que la garmin n’affiche plus qu’un 8 ou 9 Km/h. Lyon se profile et il fait toujours nuit ! Mon temps de 2008 ne sera pas battu.
La fin de course n’aura pas été de mon goût, car je pensais vraiment faire la différence sur les dix derniers. La ligne franchie, je suis épuisé, une corde de plus à mon arc. Je suis heureux et fier de pouvoir réaliser une nouvelle fois cette STL en passant pas loin d’un exploit personnel.
Conclusion de ce superbe périple :
Adrien : Merci à tous pour vos messages d'encouragement et votre soutien, c’était une aide précieuse ! Rendez vous en 2013 pour la 60ème édition, Cette fois ci, je ferais tout pour rejoindre Lyon avant la fin de la nuit (c'est une sorte de Graal, un peu comme terminer un marathon en 3h...). J’espère que de nombreuses étoiles tenteront l'aventure !
Romain : Une année 2011, forte en record personnel, forte en rencontres, d’objectifs et de différents partages ! Je remercie vraiment tous ceux qui me supportent sur Facebook avec mes pseudos et mes diverses remarques qui peuvent sans doute saouler par moment. Je ne vis pas que pour la course à pied, mais elle me tient à cœur. Je reviendrai pour une nouvelle STL en 2013, car je n’aurai que comme objectif NY en 2012. En 2013, se sera ma 4e, mais cette fois une préparation plus sérieuse sera obligatoire et un moins de 7h au programme.
Un grand Bravo à Gaétan qui fait une course de folie 342e en 7h13 ! Au plaisir de te revoir parfois sur la piste de Faber lors de tes prochains passages parisiens.
Le résultat des Etoiles
Romain: 466e en 7h29 / Adrien : 1899e en 9H15
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